BTP : l’importance pour le gérant de suivre sa rentabilité
Publications d'expert | 27 octobre 2020
Le suivi de sa rentabilité, une nécessité vitale quand on est gérant d’une entreprise du bâtiment
L’entrepreneur du bâtiment doit veiller au quotidien à la rentabilité des chantiers qu’il entreprend. Obtenir des marchés est une première réussite à la croissance de son entreprise, la rendre suffisamment performante afin de couvrir ses charges fixes est une autre étape de son évolution. Voyons dans cet article, pourquoi le suivi de sa rentabilité est vital quand on est gérant d’une entreprise du bâtiment à la Réunion.
Tout d’abord, il faut garder en tête que la compréhension de la performance de son entreprise passe par la détermination du résultat net par chantier.
La marge sur coûts directs, un premier niveau de résultat
Dans le secteur du bâtiment, un premier niveau de résultat, la marge sur coûts directs, doit être déterminée par différence entre le chiffre d’affaires HT et d’une part le coût des matières premières consommées et des sous-traitants directs et d’autre part la masse salariale et les coûts variables du chantier.
La décomposition de cette marge sur coûts directs peut être identifiée de la façon suivante à l’instant T :
- Chiffre d’affaires (travaux réalisés payés ou non) : 100 %
- Matières premières (agrégats, bétons, ferrailles…) : entre 30 et 40 % du CA HT (*)
- Main d’œuvre sur les sous-traitants et la masse salariale (coût chargé soit salaires bruts + charges patronales) : entre 30 et 35 % du CA HT (**)
- Coûts directs : location engins, carburant, location des véhicules des chefs de chantiers… : très variables en fonction de l’entreprise
(*) cette fourchette dépend du secteur d’activité (le gros œuvre fourchette basse, le second œuvre fourchette haute)
(**) si le chef d’entreprise participe à la production (suivi chantier, conduite d’engin…), son coût (rémunération chargée) doit y être intégré
La quote-part, pour affiner le calcul de la rentabilité du chantier
A ce montant une quote-part de frais fixes doit être déduit afin d’affiner le calcul de la rentabilité du chantier.
Les frais fixes sont pour la plupart : les loyers du siège social et des zones d’entreposage du stock, les frais administratifs, les impôts et taxes, la fiscalité, la rémunération hors production du chef d’entreprise…
Dans l’analyse financière, cette imputation doit se réaliser selon une clé de répartition propre à chaque activité et à chaque structure d’entreprise.
Généralement, la méthodologie est de prévoir sur l’année à venir :
- Les frais fixes et permanents de l’entreprise
- Les chantiers signés ou à réaliser.
- La clé de répartition peut être :
- Le montant du chiffre d’affaires des chantiers prévus
- Le temps de travail des travaux…
Une fois la clé de répartition retenue, la quote-part sera la suivante (exemple CA / chantiers) :
(Total des frais fixes de l’année / CA de l’année envisagé) * CA du chantier = frais fixes à couvrir
Le résultat net du chantier se comprend donc par la formule : marge sur coûts directs déduction faite de la quote-part de frais fixes.
Résultat NET = (Marge / Coûts directs) – Charges fixes
Cette analyse doit nécessairement être réalisée lors de la réalisation du devis mais également tout au long du chantier si cela est possible.
Ce suivi permet :
- De connaître de façon claire si le chantier est rentable avant signature.
- D’anticiper tout dérapage financier du chantier lors de sa réalisation.
Nous constatons que de nombreux artisans obtiennent des marchés ou des chantiers sans grande difficulté en faisant valoir la qualité de leur travail.
Il est désormais essentiel et vital que les artisans suivent régulièrement la rentabilité de leur chantier afin de pouvoir développer leur entreprise et se projeter dans une croissance maîtrisée.